1. Immobilier
  2. Actualités immobilières à PARIS
  3. La Bateau-Lavoir, un voyage en terre d’artistes

La Bateau-Lavoir, un voyage en terre d’artistes

Publié le 22/02/2021

La Bateau-Lavoir, un voyage en terre d’artistes

Le nom est un poème à lui tout seul. Il invite au voyage, à la rêverie… Peut-être est-ce aussi pour cela que le lieu attira à son bord autant de gens de lettres et de théâtre que d’artistes peintres ? « Bateau-Lavoir »… Que cache cette insolite dénomination ? Une cité d’artistes mondialement connue, située dans le 18è arrondissement depuis plus de 120 ans ! C’est à un certain Monsieur Maillard que l’on doit cette merveille montmartroise, toujours à flots de nos jours. Partons à sa découverte.


Une trajectoire aléatoire

Guinguette dans les années 1830, fermée pour cause d’affaissement de terrain, fabrique de pianos un temps, le lieu situé au 13 place Ravignan - aujourd’hui place Émile-Goudeau - se transforme en maison vers 1860. Construite sur les pentes de la basilique du Sacré Coeur, la construction est biscornue. Elle épouse le terrain d’une carrière éboulée et penche un peu comme un bateau malmené par les vagues. Trois niveaux d’un côté, un seul de l’autre, cet édifice chaotique est surnommé un temps la « Maison du Trappeur ». Maillard, le propriétaire des lieux, veut se faire quelques sous avec cette bâtisse trop grande pour lui et décide de la transformer en ateliers d’artistes. Il est loin de s’imaginer le parcours incroyable que va suivre son bien.


Un nom de baptême ironique

C’est en 1889 que l’aventure commence. La maison, de briques et de bois, est repensée en une vingtaine de petits logements éclairés par des verrières, répartis de chaque côté d’un couloir qui lui donne des airs de construction navale, on dirait l’intérieur d’un paquebot. Voilà pour « Bateau » !
Mais d’où vient « Lavoir » ? Le confort est pour le moins sommaire et les conditions de vie assez difficiles. Un seul point d’eau et un seul lieu d’aisance pour plus de 20 locataires ! Le poète, romancier et peintre Max Jacob aurait donc ironiquement baptisé le lieu le « Lavoir ». Le « Bateau-Lavoir » ainsi nommé était né pour l’aventure.


Un voyage extraordinaire

Si les artistes qui arpentent les coursives, vivent dans le dénuement et payent une bouchées de
pain leur loyer, ils ne peignent pas pour autant des croutes. Le premier à s’installer dans les lieux,
en 1889, est le peintre Maxime Maufra, le « Bateau-Lavoir » devient rapidement un lieu de
rencontre. Paul Guaguin y séjourne, des artistes espagnols et italiens y élisent domicile, Pablo
Picasso pose ses valises en 1904, il y vivra 5 ans, y travaillera 8 ans, la Période bleue, la Période rose et les Demoiselles d’Avignon y seront créés… Le monde entier débarque : Kees van Dongen, Juan Gris, Constantin Braâncusi, Amedeo Modigliani, Pierre Mac Orlan, Max Jacob, le Douanier Rousseau…


Une histoire au long court


Mais le quartier change, à partir de 1918, le succès du « Bateau-Lavoir » reste à quai et s’efface devant celui des ateliers de Montparnasse et du quartier Saint-Lambert, dans le 15è. Les artistes changent de rive. En 1970, un incendie le fait couler, n’épargnant que sa façade, mais un architecte au nom prédestiné, Claude Charpentier, redresse la barre et reconstruit le « BateauLavoir » à l’identique, délaissant les briques et le bois pour un matériau plus durable, le béton. Le voyage peut reprendre et des nouvelles générations d’artistes poursuivre l’aventure de la création.

 

Le bateau Lavoir

Suivez l’actualité immobilière et rejoignez-nous